PLUS D'UN SIECLE D'HISTOIRE
C'est en amont de notre siècle qu'il faut remonter, plus précisément à 1880, année de création de la Société Centrale de Banque, un établissement français qui s'est installé en Tunisie sous la dénomination de "Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie" (CFAT).
Le siège du CFAT était à Alger et l'implantation d'une succursale à Tunis entrait dans le cadre d'un vaste mouvement d'installation d'établissements de crédit métropolitains avec la volonté bien arrêtée d'éliminer progressivement les banques non françaises.
Avant l'indépendance, le système bancaire tunisien était le prolongement de l'appareil bancaire français. Il avait pour mission de base, le financement de la colonisation du pays.
A la différence des autres banques de l'époque, le CFAT se distinguait par un statut d'établissement mixte sans spécialisation déclarée. Au vu de la structure de ses engagements, les crédits finançaient, pour le court terme, les campagnes agricoles et, pour le moyen et long terme, le foncier, la construction et autres aménagements.
Au lendemain de l'indépendance, les pouvoirs publics se sont mobilisés pour pallier l'inefficience évidente du système bancaire et en assurer la refonte totale. Constitué pour l'essentiel de banques privées de droit français échappant au contrôle des autorités locales, le système bancaire devait être progressivement tunisifié par la mise en place notamment de la Banque Centrale en 1958, du décrochage du dinar par rapport au franc français et de la création des banques publiques. Ce fut l'époque de la tunisification et de la concentration. Des treize banques en exercice à cette époque , six seulement n'ont pas subi de modifications. C'est le cas du CFAT qui a gardé son statut juridique français et qui dépendait encore du siège d'Alger.
NAISSANCE DU CFCT
Le 30 Juin 1966, l'Assemblée Générale Extraordinaire du "Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie" (CFAT) décide, dans l'une de ses résolutions, < l'apport à une société de droit tunisien qui reste à créer, des biens et des droits tant actifs que passifs composant l'exploitation bancaire de la succursale CFAT en Tunisie.>.
En foi de quoi, l'année 1967 allait témoigner de la transformation de la dite succursale en une véritable banque. Et la naissance du "Crédit Foncier et Commercial de Tunisie" (le CFCT) d'avoir officiellement lieu le 6 Juin 1967 avec un capital de 325 000 Dinars, et un siège au 13 Avenue de France à Tunis. Bien que le conseil d'administration fut présidé par un tunisien, Mr Ismail Zouiten, la banque restait la propriété d'un actionnariat totalement français.
L'année 1971 marque un tournant décisif dans l'histoire et l'action de la banque. Cette année là, une jeune institution financière, la Banque Générale d'Investissement "BGI SA" créée en 1970 par MM. Brahim, Béchir et Rachid Ben Yedder, et devenue ultérieurement la "PGI holding", prend le contrôle du CFCT. Un nouveau Conseil d'Administration est élu qui nomme le Président de la PGI, Mr Rachid Ben Yedder, Président Directeur Général du CFCT. Dés lors la banque s'ouvre progressivement sur de nouveaux actionnaires qui comptent parmi les hommes d'affaires les plus crédibles et les plus respectables du pays et parmi lesquels de nouveaux administrateurs sont choisis. Ils ont en commun une confiance en les promoteurs du projet et une foi en le succès de celui-ci.
Un pari assumé
L'acquisition du CFCT était-elle un risque calculé? Peut-être. Mais elle l'a été par des promoteurs visionnaires animés d'une immense foi en le caractère intangible et inviolable de la liberté de l'homme à entreprendre et à voir ses efforts récompensés. C'est sur ce credo économique que les plus grandes nations du monde ont bâti leur richesse et leur puissance.
Avec l'intensification de la concurrence au cours des années 80, exacerbée , dès 1987, par le vaste programme de réformes financières et économiques, impulsée, avec le succès que l'on sait, par le Président BEN ALI, le CFCT, banque privée, a tout mis en oeuvre pour conserver et développer ses parts de marché et, fidèle à sa démarche novatrice originelle, pour consolider sa position de " banque universelle ", moyennant l'expansion et la fidélisation de la clientèle ainsi que la mise en service de produits et de prestations extrêmement compétitives. Ses succès aboutissent à l'introduction en Bourse, fin 1993, de l'action CFCT.
Du CFCT à AMEN BANK
Loin d'être fortuit, le changement d'appellation du CFCT, devenu Amen Bank au début de 1995, est l'aboutissement d'une démarche raisonnée et étudiée. Au fil des ans, le Conseil d'Administration de la Banque a été confirmé dans l'impression d'abord, dans la certitude ensuite, que l'abréviation CFCT n'était franche ni de dissonance, ni de discordance. D'un côté, on butait sur les difficultés de traduction et d'arabisation; de l'autre, l'intitulé, en soulignant uniquement le "foncier et le commercial" induit en erreur en limitant des attributions qui sont loin de l'être dans la pratique.
Corriger la trajectoire en mettant un terme à la disharmonie et à l'altérité entre le nom et l'objet de la Banque était tentant, concevable et pertinent. Encore fallait-il trouver une bonne alternative, un nom de rechange. Le challenge n'était pas de tout repos. Il se trouvait qu'en 1977, le CFCT eut l'heureuse idée de lancer un nouveau produit d'épargne combinée à une assurance qui devait rencontrer un succès important : ce produit fut baptisé "El Amen", mot arabe à significations multiples qu'on pourrait traduire par sécurité et confiance. Dans l'esprit de la clientèle, la confusion entre la banque et le nouveau produit tant convoité aura vite fait de s'opérer. En sorte que le nom générique Bank El Amen aura été en quelque sorte créé par les clients eux-mêmes en première instance. Tout en acceptant l'augure, les dirigeants de la banque n'ont pas moins soumis le changement de nom à un processus consultatif rigoureux (sondage d'opinion, campagne de communication, diagnostic linguistique), complété par une procédure reférendaire par laquelle le projet est mis aux voix lors d'une assemblée annuelle du personnel de la banque et, au vu de la prépondérance du "oui", le Conseil retient la dénomination AMEN BANK et la soumet à l'Assemblée Générale des actionnaires qui l'adopte officiellement.
Agée aujourd'hui de plus d'un siècle mais arrivée, en 1971, à la véritable transition, AMEN BANK a pu capitaliser sur une tradition et un professionnalisme bancaires bien ancrés dans le temps. C'est d'ailleurs cette rente de l'histoire qui confère à Amen Bank le privilège de l'aînesse et la distinction de l'âge: un signe de démarcation, s'il en est, dans le paysage bancaire du pays.
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